Publié le 7 Avril 2024

V'là l'printemps...

au pays de Flaubert

 

 

dialogue

avec le land art, l'art environnemental,

l'art écologique,

l'art biologique

 

 

au Parc Urbain des Bruyères

Avec

Roselyne Corblin

et

Pascal Levaillant

Collectif d'artistes-botanistes et plasticiens

 

le samedi 13  avril 

à la maison du Parc

 

Atelier "échappées du compost"

ouvert à tous au "fil de l'eau"

et 

installation en extérieur  de composts divers et variés : 6 nuances de compost sur le parterre devant la maison du parc  et présentation des graines des milieux agricoles, des maraichages, des verger, des potagers, des céréales et autres plantes sauvages et tinctoriales

et le

le dimanche 14  avril à la Maison du Parc, 

de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30

pour tout public

 Parc Naturel Urbain du Champ des Bruyères

PNUCB-MRN

 

[accès allée du champ de Courses]

 

Rive-Gauche

 

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Métropole Rouen Normandie

 

 

En guise d'introduction comment ne pas se référer au savant écrivain Gustave Flaubert évoquant le compost dans Bouvard et Pécuchet au 19e siècle

 

 

"Pécuchet fit creuser devant la cuisine, un large trou, et le disposa en trois compartiments, où il fabriquerait des composts qui feraient pousser un tas de choses dont les détritus amèneraient d’autres récoltes, procurant d’autres engrais, tout cela indéfiniment ; – et il rêvait au bord de la fosse, apercevant dans l’avenir, des montagnes de fruits, des débordements de fleurs, des avalanches de légumes. Mais le fumier de cheval si utile pour les couches lui manquait. Les cultivateurs n’en vendaient pas ; les aubergistes en refusèrent. Enfin, après beaucoup de recherches, malgré les instances de Bouvard, et abjurant toute pudeur, il prit le parti d’aller lui-même au crottin !"

Chapitre II, Bouvard et Pécuchet, Flaubert, 1881.

 

et l'humus de Gaspard Koenig au 21e siècle

" La vie était revenue. […]

Kevin s’empara de la bêche, fit quelques pas pour choisir le meilleur emplacement et se mit à creuser. La lame s’enfonça facilement dans le sol. La terre était noire et brillante.

Elle dégageait une odeur de sous-bois capiteuse. Dans une des mottes qu’il dégageait,

Kevin remarqua une belle troupe d’anéciques, grouillants et humides, en pleine forme. […]"

Humus, Gaspard Kœnig, 2023

A propos de l’humus,

du compost

et

du terreau

 

Regards croisés entre scientifiques et experts

 

Petit lexique de l’humus

 

 Nos références littéraires et botaniques :

(Gaspard Koenig, Gustave Flaubert, Marc-André Selosse, Patricia Touyre, Christian Feller, Bernard Jabiol, Jacques Tassin, Christine Strullu-Derrien, Céline Pessis, Anne Cauquelin, Terre Vivante, Guylaine Goulfier, Maurice Leperchey, Denis Langlois, J.D. Christophe, Bourguignon Claude et Lydia et Bernard Boullard ...)

 

 

Avertissement 
Les sources et les contenus cités ne peuvent être utilisés sans l’autorisation 
des auteurs et du collectif Corblin-Levaillant, concepteurs et rédacteurs de ce document.

Petit lexique[1] de l’humus et du compost

 

Compost

C’est ce qu’obtient le jardinier lorsqu’il fait fermenter des matières organiques fraîches en les disposant en tas (ou en couche sur le sol à fertiliser). Ce sont les micro-organismes et les vers de terre qui sont les principaux agents de cette transformation en humus.

Humus

Substance issue de la transformation de la matière organique, dans le sol ou dans le tas de compost. C’est l’humus qui donne à la terre du jardin sa couleur noire, sa consistance légère et grumeleuse.

Terreau

C’est du compost très mûr, c’est-à-dire assez « vieux ». Le terreau est composé d’éléments fins de couleur noirâtre ; il ressemble à de la terre légère.

Matière organique

Pour le jardinier et l’agriculteur, c’est tout ce qui est issu des êtres vivants et qui peut retourner au sol : feuilles, paille, herbes, épluchures, fumier, compost, terreau, tourbe, humus, etc. La teneur des sols en matière organique est variable : autour de 5% dans un jardin.

 

Micro-organismes

Ce terme désigne tous les êtres vivants visibles seulement au microscope (bactéries, champignons microscopiques, etc.) Ceux-ci sont très nombreux dans le sol et dans les tas de composts ; ils jouent un rôle très important dans la fertilité (en fabriquant l’humus, par exemple).

 

Les quatre saisons :

Premier magazine à se revendiquer “0 phyto” dès 1980, les 4 saisons est aujourd’hui le magazine référent du jardinage bio.
Des experts du jardinage, des essais menés dans les jardins du Centre Terre vivante et des échanges constants avec ses lecteurs, lui permettent de donner les meilleurs conseils pratiques au potager, au verger et au jardin d’ornement.
Et parce que la quête d’autonomie ne se limite pas au potager, il s’intéresse à toute l’écologie pratique : permaculture, habitat, alimentation, santé, alternatives…

In : https://www.terrevivante.org/contenu/le-magazine-les-4-saisons/

A propos de l’humus,

du compost

et

du terreau


Avertissement 
Les sources et les contenus cités ne peuvent être utilisés sans l’autorisation 
des auteurs et du collectif Corblin-Levaillant, concepteurs et rédacteurs de ce document. 

 

 

Regards scientifiques d’experts

 

A - les praticiens et artisans de l'humus

1 - La bouse[1], engrais naturel

Par Christophe Jean-Damien, vétérinaire vendéen

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2 - Humus et compost

Maurice Leperchey, yvetotais

Le compost parfait et idéal de Maurice Leperchey

par Pascal Levaillant et M. et D. Bazire

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3- Humus et compost

Maurice Leperchey, yvetotais

Un artisan de l’humus[1]

Maurice Leperchey

Par-dessus la haie

[1] In : revue « les quatre saisons » du jardinage. Bimestriel n°1, mars-avril 1980, Editions Terre Vivante, Paris, p.51 et p. 63.

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4 - Humus et compost et engrais verts

Denis Langlois, A.N.E.T.H., Jardin biologique du manoir du Fay, Yvetot, années 1990-2000.

Un artisan de l’humus, du compost, du jardin biologique

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5 - composts et Humus au jardin -

Zooms de  Guylaine Goulfier, extrait de manifeste pour une nouvelle approche du jardin

compost et engrais verts

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6 - Veragrow et humus - lombricompost

Biostimulants agricoles - Veragrow :  biostimulants fabriqués à partir de lombricompost.
Nos biostimulants sont fabriqués à partir de lombricompost.

 

1 - La bouse[1], engrais nature

Par Christophe Jean-Damien, vétérinaire vendéen

La bouse de vache un engrais de qualité.

La bouse est le produit de la digestion des végétaux ingérés par les bovidés. Les différents remaniements dans les « estomacs » puis le tube digestif de ces végétaux permettent une assimilation et une intégration d’une partie seulement des matières ingérées, le reste étant éliminé dans les bouses. Ces dernières sont donc riches en différents éléments organiques. C’est pour cette raison que la bouse représente un engrais de qualité notamment pour sa forte teneur en azote, élément primordial pour le développement des végétaux. Probablement depuis que le bœuf a été domestiqué pour aider au travail des champs, la bouse a été utilisée comme engrais améliorant considérablement le rendement des cultures. Aujourd’hui encore la pratique de l’épandage est très répandue dans le milieu de l’élevage. L’emploi de la bouse sous forme de fumier (mélange de bouse et de litière) ou de lisier (bouse, urine, eau et débris pailleux) sur les cultures ou dans les champs pour en améliorer le rendement par l’apport d’agents fertilisants (en particulier l’azote), représente certainement l’emploi le plus important et le plus courant des excréments de vache. Le dépôt d’une bouse entraîne un enrichissement du sol sous-jacent en différents bioéléments nécessaires au développement végétal. Cette pratique connue de tous et encore largement utilisée consiste, en général au printemps, quand le besoin des végétaux en croissance est maximal, à épandre sur la surface des sols le mélange de litière et de bouse ou de lisier, accumulé pendant la saison hivernale quand les bêtes sont à l’étable. Cette méthode simple représente l’utilisation la plus courante et la plus importante en quantité, des déjections du bétail, et s’applique encore aujourd’hui.

2 - Humus et compost

Maurice Leperchey, yvetotais

Le compost parfait et idéal de Maurice Leperchey

 

Il doit la réussite de son produit final (BIOTERO) à un subtil mélange de fumier de cheval d'un club hippique à Mont-Saint-Aignan avec des brisures d'écorce de pin sylvestre ou pin maritime (pin des Landes) ce qui explique le port du béret basque pour ceux qui l'ont bien connu.

Récupérant le fumier de cheval, Maurice Leperchey le préférait au fumier de vaches (fumier froid) soignées aux antibiotiques et porteuses de familles de bactéries. Il aimait dire " C'est Pasteur qui m’a aidé à découvrir l'intérêt du fumier de cheval ». Il avait fait le constat que les bactéries cassaient les molécules nécessaires à la vie des plantes. Il disait encore que "si le sol est fécond, avec un bon équilibre carbone-azote, les plantes finissent par s'immuniser contre les maladies et n'ont pas de pucerons".

Le secret d’un bon compostage de ces éléments transformés en plusieurs étapes jusqu'au « produit » prêt à l'emploi, résidait à répartir en tas linéaires de deux mètres de largeur, sur un mètre cinquante de hauteur, de manière à favoriser une bonne fermentation.

La réussite tint à l'idée d'aérer et de brasser ces tas mis en andains pour faciliter le compostage.

Effectivement, il fallait de l’oxygène (principe du compostage en aérobie) et de l'humidité, il fallait remuer les petits tas contrairement à d’autres procédés de fermentation anaérobie des résidus. Les andains étaient remués et aérés par soulèvement à l’aide d’engins de levage. En cas de sécheresse, l’arrosage des andains étaient nécessaire afin de maintenir l'humidité propice à la mise en température.

L'objectif de ce processus était la recherche d’une bonne « combustion » pouvant atteindre presque quatre-vingt degrés afin d’éliminer, parasites, bactéries. Pour ce faire, les tas étaient soulevés, aérés, humidifiés si besoin, régulièrement jusqu'à la phase finale du broyage. Cette ultime étape permettait d'affiner le produit final avant un passage éventuel au crible.

Le produit fini, le compost était friable, il avait une couleur brunâtre et dégageait la seule odeur subtile d'humus de sous-bois.

De 1973 à 1989, ses différents composts étaient destinés aux pelouses d’exception, aux greens des golfs d’Octeville, de Belgique, d’Erquy jusqu’à ceux de la Riviera comme celui de Cannes. Clients fidèles. Ces apports de qualité permettaient aussi de les employer pour couvrir le sol, après carottage de terrain de sport.

Si l’activité des greens fut un succès, celle-ci gagna en diffusion par la qualité remarquable du produit.

Le produit BIOTERO est une fumure biologique à l’ancienne, fruit d’une longue phase d’expérimentation menée par l’homme au béret basque. Il fut soutenu par sa seconde épouse Anne-Marie et efficacement ensuite par sa fille Martine et plus tard par son gendre Daniel. Son concept fut récompensé à plusieurs reprises. Entre autres, l’entreprise a reçu en 2001 l’ECO-Trophée pour son avancée dans le cadre du « développement durable » lancé par le Parc des Boucles de la Seine Normande. La société BIOTERO reçu la somme de 15000 francs.

La reconnaissance enfin !

BIOTERO devint une marque déposée mais Maurice, le « rebelle » n’a jamais voulu déposer un brevet.

La fumure biologique à base de fumier de cheval était appréciée par les jardiniers de la Ville de Paris et utilisée dans les espaces verts de plusieurs arrondissements de la capitale, entre-autre, aux pieds des rosiers des jardins de Bagatelle, des arbustes du square Georges Brassens ou de l’hôpital Henri Mondor comme dans le superbe jardin de la Fondation Claude Monet à Giverny.

A la fin de sa vie, Maurice Leperchey encore valide, n’aura de cesse d’améliorer la « grelinette » avec l’accord de son inventeur Mr Grelin. La « fourche à bêcher » qui sert à aérer la terre de son jardin sans la retourner. Retourner la terre, pour Maurice était une grave erreur. Il utilisait la « houe maraichère » pour désherber et préparer la terre avant de la cultiver.

Sa devise fut de prôner l’écologie, dispensant souvent à bon nombre de clients, des conseils judicieux pour rester en bonne santé, en se nourrissant sainement à partir de ce que la nature nous offre, sans arrière-pensée démagogique ou politique comme le décrit l’article paru dans GMD information en 1982.

Au fil de sa production il incorpora des compléments naturels aux matières premières, bases de ses composts, comme des algues marines, des déchets végétaux, du sable, de la terre de bruyère, des écorces de pin, de la corne broyée, des minéraux, pour obtenir des fumures équilibrées de qualité supérieure, but atteint dès 1989, après vingt-cinq années d’effort et de ténacité.

Je crois qu’il est certain que ses idées lui survivront ce qui est avéré à l’instar de l’Hora de Pierre Rabhi, ardéchois d’adoption, né en 1938 en Algérie, essayiste, romancier, agriculteur et fondateur du mouvement Colibris (agro écologie).

En 2003, Le rouennais pure souche s’est éteint à l’âge de 96 ans.
Extrait de l’article biographique que j'ai rédigé avec les membres de sa famille en 2020
Maurice Leperchey 1907-2003, un Yvetotais défenseur précurseur de l'écologie.

 

 

Dans la fin de sa vie, encore valide il améliora la « grelinette » qui sert à aérer la terre de son jardin sans bêcher. Il utilisait un autre engin à roue pour désherber naturellement.

Crédit photo M. & D. Bazire

3 - Humus et compost

        Maurice Leperchey, yvetotais

Un artisan de l’humus[1]

Maurice Leperchey

Par-dessus la haie

 

« En plein cœur du pays de Caux, à Yvetot (Seine-Maritime), c’est un jardinier pas comme les autres que nous avons rencontré.

De l’école d’Horticulture de Versailles à son métier actuel de fabricant d’amendements organiques, l’itinéraire de Maurice Leperchey a été celui d’un amoureux de la terre. Il a consacré toute sa vie au jardin – le sien et celui des autres.

« Jardinier et producteur d’humus », voilà quelle pourrait être sa carte de visite.

Quand on arrive chez lui, il est impossible de se tromper : les immenses tas de terreau et de fumier se voient de loin, derrière la haie d’ifs proprement taillés.

A soixante-douze ans, Maurice Leperchey ne pense pas encore à la retraite. Pourquoi abandonnerait-il ce chantier artisanal où, visiblement, il est à l’aise comme un poisson dans l’eau ?

M. Leperchey : j’ai fait à peu près tous les métiers touchant à l’horticulture avant de trouver ma véritable vocation : la transformation des déchets organiques en humus. Vocation tardive, car c’est à soixante ans que j’ai cessé mon activité d’entrepreneur de jardins pour me consacrer au compostage !

Les Quatre saisons : Vous êtes en quelque sorte un « récupérateur » de matière organique ?

M.L : Il faut croire que l’endroit était prédestiné, car mes deux voisins sont eux aussi des récupérateurs, dans la ferraille et le chiffon.

Moi, ce qui m’intéresse, c’est tout ce qui est organique et qui finit habituellement dans les décharges ou dans les chaudières : écorces, son de moutarde, déchets de lin, de papeterie, etc. Je traite aussi de grandes quantités de fumier, de la tourbe et même des boues de lavage de betteraves.

Mon travail consiste à broyer tout cela, à faire de savants mélanges, et à aider la nature à fabriquer un produit utilisable par l’horticulteur et le jardinier.

L.Q.S. : Quels sont les mélanges qui font du bon terreau ?

M.L. : Je fais surtout des mélanges fumier + écorce de pin sylvestre et fumier (de cheval) + son de moutarde.

L.Q.S. : La moutarde n’est-elle pas un peu trop …forte pour les plantes ?

M.L. : J’ai essayé d’en répandre directement de l’herbe.  Le résultat a été excellent. De toute façon, lors du compostage qui dure plusieurs semaines, les substances irritantes du son de moutarde disparaissent.

L.Q.S. : N’y a -t-il pas des risques de pollution lorsque vous utilisez des sous-produits de l’industrie ?

M.L. : Effectivement, j’ai eu un « coup dur » il y a quelques années avec des matériaux issus de l’industrie du lin. Il y avait trop de bore dedans, ce qui a provoqué des « brûlures » de la végétation. Depuis, j’ai appris à être prudent !

 L.Q.S. : Quel est le secret d’un bon compostage ?

M.L. : Il faut tout d’abord choisir une matière première de composition bien équilibrée. Le broyage est très important pour rendre le produit homogène.

Ensuite, il faut faire attention à l’humidité. Dans nos régions où il pleut souvent, les tas sont fréquemment gorgés d’eau et la fermentation a du mal à démarrer. Si tout se passe bien, la température dépasse les 50°C., preuve que les micro-organismes sont actifs. J’incorpore de la chaux, de la magnésie ou des phosphates naturels à mes matériaux de base. Cela neutralise un éventuel excès d’acidité.

L.Q.S. : Et votre jardin ?

M.L. : Vous vous doutez bien qu’il est le premier servi en compost. D’ailleurs, voyez les résidus d’écorce qui couvrent le sol.

Une chose est certaine : les plantes sensibles aux pucerons, comme les artichauds, les capucines, les rosiers, ne subissent jamais une attaque chez moi. Je pense que le compost aide au sol à trouver son équilibre ; la plante est mieux nourrie donc elle résiste mieux.

Le seul problème grave que j’ai, c’est le ver de la carotte. Je vais essayer un produit naturel dérivé de la résine de pin.

J’ai essayé de cultiver des légumes directement dans le compost. Bien sûr, ce n’est pas à la portée de tous les jardiniers, mais j’ai pu constater que pendant au moins deux ans il est inutile d’apporter un engrais complémentaire.

Le tour du propriétaire étant terminé, j’accompagne Maurice Leperchey à l’intérieur de sa petite maison. En entrant, je remarque de curieux bacs pleins d’eau.

M.L. : Non, ce ne sont pas des aquariums ! ce sont mes radiateurs à moi. Ils pompent la chaleur dans le circuit d’eau qui circule sous les tas de compost. C’st économique, car la seule dépense – faible – provient de la consommation des pompes électriques. C’est une variante du chauffage « à eau froide » qu’on appelle aussi pompe à chaleur.

Ecologiste tranquille mais efficace. C’est l’impression que donne Maurice Leperchey. A une époque où l’on parle de « biomasse », de « pétrole vert », de valorisation des déchets agricoles, il est rassurant de voir quelqu’un qui depuis ans quinze est passé à la pratique. Encore trop rares sont ceux dont la mission est de remettre sur la bonne voie certains déchets organiques qui autrement seraient perdus – voire même polluants. Cette bonne voie, c’est celle du retour au sol après transformation en humus.

 

[1] In : revue « les quatre saisons » du jardinage. Bimestriel n°1, mars-avril 1980, Editions Terre Vivante, Paris, p.51 et p. 63.

Crédit photo M. & D. Bazire

   4 - Denis Langlois,

        "Le jardin biologique du manoir du Fay, Yvetot"

  Humus et compost

       

Le manoir du Fay et son jardin biologique, Denis Langlois, Robert Tougard, autoédition A.N.E.T.H., Manoir du Fay à Yvetot, fin des années 1990.

les premiers instants de la vie de la renaissance du jardin clos pour devenir un jardin biologique avec l'A.N.E.T.H. au début des années 1990 ( archives de Denis Langlois)

 

Le jardin biologique pris en 1996 par Pascal Levaillant

 

Le succès de la production végétale dépend de la présence d’un sol vivant. En effet, un sol fertile est peuplé de milliards d’êtres vivants : bactéries, champignons, algues, lichens, acariens, mille-pattes, vers de terre et d’innombrables autres êtres vivants.

Tous remplissent une fonction précise dans le cycle de la nature.

Les êtres vivants dans le sol remplissent encore une importante fonction de stockage ; ils empêchent le lessivage des éléments nutritifs excédentaires libérés par la dégradation de la matière organique et l’altération des roches, en les emmagasinant dans leur corps jusqu’à leur mort et leur propre décomposition. Leurs besoins sont donc étroitement liés à ceux de la végétation, c’est un perpétuel échange. Plus ils sont prospères : plus grande est la réserve d’éléments nutritifs à la disposition des plantes et plus fertile est le sol.

On trouve parmi les plus gros habitants du sol :

Les lombrics ou vers de terre, ils digèrent les végétaux morts de la terre, ils aèrent également le sol grâce à leurs galeries. Toutes les espèces de vers de terre exigent un sol régulièrement humide et beaucoup de matière organique. Les engrais chimiques, facilement solubles leur nuisent et les chassent. Utilisez donc un bon compost, compost signifie engrais composé et désigne un fertilisant à base de fumier, feuille, paille, résidus de récolte, tonte de gazon, déchets de cuisine et d’autres matières organiques déchiquetées, mélangées et mises en tas.

Le compostage n’est au fond rien d’autre qu’un élevage de micro-organismes qui trouve dans le compost des conditions idéales de chaleur, humidité et alimentation pour une multiplication rapide.

Pour bien réussir son compost les bactéries ont absolument besoin de matières organiques riches en azote pour se multiplier et échauffer le compost à 60° C minimum.

Le fumier convient très bien à cet usage et devrait entrer pour environ un cinquième dans la composition du tas. Ce tas doit avoir un certain volume pour bien composter, au minimum 1 m2 à la base sur 1 m de hauteur environ. Vous pourrez ajouter l’activateur de compost biologique qui permet d’améliorer et d’accélérer efficacement le processus de maturation du substrat. Le produit naturel est à la base de micro-organismes spécifiques à bactéries, levures et enzymes. Il existe un autre moyen d’apporter au sol de la matière organique, c’est l’engrais vert. Il consiste à semer sur une surface hors culture une espèce produisant beaucoup de racines. Dès qu’on a de nouveau besoin du terrain, on coupe cette végétation.         

Les racines restent au sol, se décomposent et nourrissent les bactéries puis les plantes.

Si votre sol est pauvre en azote la vesce (légumineuse) l’enrichira naturellement en fixant l’azote de l’atmosphère.

Votre terrain est en friche avec beaucoup de chiendent : semez du sarrasin.

Vous désirez protéger votre sol des rigueurs de l’hiver : semez en octobre de la moutarde, vous n’aurez pas à vous soucier du broyage car les basses températures des mois d’hiver feront le travail à votre place, il vous suffira de travailler votre terre au mois de mars.

La moutarde blanche est appelée ainsi à cause de la couleur de ses graines, cependant ses fleurs sont jaunes d’or. Semée au début de l’automne, elle protégera votre planche des rigueurs de l’hiver et facilitera l’aération du sol au printemps. Dose du semis : 20 grammes pour 10 m2.

La vesce produit beaucoup de matières organiques, elle fixe l’azote de l’air qu’elle restitue au sol après l’enfouissement. Elle aime les sols lourds et permet d’améliorer sensiblement leur structure, les rendant ainsi plus faciles à travailler. Dose semis : 100 grammes pour 10 m2.

Le sarrasin est idéal en terre pauvre et acide, sur des planches qui restent inoccupées pendant tout l’été. Il permet de nettoyer le sol après défrichement en étouffant les plantes indésirables. Très mellifères, cet engrais vert favorise aussi la présence de nombreux insectes utiles au jardin. Dose de semis : 70 grammes pour 10 m2.

On complètera avec des amendements naturels. On en trouve toute une série convenant à la culture biologique. Ils contiennent des composés organiques ou minéraux peu solubles :

  • Le guano[2] du Pérou, engrais complet 100% naturel, récolté sur les rivages des côtes péruviennes. Il est très riche en éléments fertilisants moyens à action rapide.
  • La corne broyée[3], engrais avec un effet fertilisant beaucoup plus prolongé dans le temps.
  • La corne torréfiée[4], engrais azoté naturel. Son action est progressive et durable, sans risque de brûlure pour les racines.
  • Le basalte[5], exceptionnellement riche en magnésium, très riche en oligo-éléments et en silice, le basalte facilite l’absorption par les plantes des éléments nutritifs présents dans le sol.
  • Le lithothamnium[6] est un produit naturellement riche en calcium, magnésium et autres oligo-éléments. Il rétablit les équilibres biologiques, chimiques et physiques du sol en augmentant l’activité microbienne. Il renferme la résistance des plantes aux maladies.

En été, à l’époque de la plus forte croissance, les jus d’herbes rendent de bons services. On fait macérer dans un récipient rempli d’eau un sac plein d’herbes fertilisantes jusqu’à ce qu’on obtienne un jus brunâtre. Avant on le dilue pour lui donner la couleur d’un thé.

  • Le jus d’ortie produit un précieux engrais foliaire, évite les pucerons, évite le mildiou.
  • La grande consoude fournit aussi un excellent engrais ainsi que la camomille. Pour neutralise l’odeur nauséabonde, ajouter de la poudre d’os[7] ou de roche.

 

On peut se faire une idée sur la nature d’un sol par sa flore, voici quelques exemples :

Laiteron : terre fraîche et argilo-calcaire

Coquelicot, trèfle blanc, moutarde : sol à tendance calcaire

Plantain, prêle : terre lourde, acide et humide

Bouton d’or, liseron, oseille sauvage, pâquerette : terre lourde, acide et souvent humide

Ravenelle : terre légère, manquant de phosphore assimilable

Chiendent : terre légère et siliceuse

Chardon : terre calcaire

Ortie : terre humifère

La terre neutre, ayant un pH égal à 7, convient à la plupart des plantes potagères, mais un sol ayant un pH compris entre 6,5 et 7 (légèrement acide et neutre) se prête aussi à leur culture. Pour corriger le pH d’une terre trop acide il est conseillé d’y faire des apports de lithothamme ; lorsqu’elle est calcaire (pH basique) par des apports réguliers de compost, de poudre de roches.

[2] Guano - In : Engrais coup de fouet. Engrais organique complet en provenance des Mers du Sud (oiseaux de mer). Utilisable en Agriculture Biologique. En savoir plus Référence : CPJA1259 EAN : 3252640012593 – https://agrifournitures.fr/engrais-bio-universels-jardin/9610-guano-marin-800g.html

5 – Composts et humus au jardin

Guylaine Goulfier

Extraits transmis par l’auteure.

Extraits de Révolution au potagerGuylaine Goulfier, Manifeste pour une nouvelle approche du jardin, Rustica Editions, 2012.

 

Zoom

Le sol, issu de l’union du minéral et du végétal


Au départ de tour sol, la pierre. Une roche mère qui, soumise aux éléments (le gel, la pluie, l'érosion...) se fendille, se morcelle, se fragmente. Ce monde minéral, en conditions extrêmes… le demeure ; c’est ainsi le cas des déserts arides. Mais lorsque les conditions climatiques sont favorables, la surface de la pierre dégradée est vite colonisée par le végétal : lichens tout d’abord, puis mousses et enfin touffes de graminées et autres plantes pionnières. Leurs racines mais aussi leur appareil végétatif, en mourant, forment une litière où se mêlent cadavres et déchets d’animaux, feuilles sèches, brindilles portées par le vent, etc. Une grande chaîne de recyclage se met alors en marche, qui transforme immédiatement toute matière organique.
L’altération de la roche-mère fournit des micelles d’argile (des molécules en forme de feuillets superposés), tandis que la décomposition de la matière organique aboutit à la création d’humus. Ces deux substances sont « colloïdales ». À la façon d’une éponge, elles ont la capacité de retenir, mais aussi de restituer, l’eau et les oligoéléments, ces particules minérales qui composent les nutriments des plantes. Elles s'associent pour former ce qu'est vraiment le sol : un "complexe argilo-humique".

 

Zoom

Indispensables vers de terre

Le ver de terre est unanimement populaire. Ou plutôt, devrais-je dire, Les vers de terre. En effet, on trouve communément dans les sols de nos jardins 700 espèces de Lombriciens. Et dans un sol de bonne qualité, c’est-à-dire accueillant une grande diversité d’êtres vivants, on peut compter jusqu’à 1,5 million de vers de terre. Chasseurs infatigables ces animaux se nourrissent essentiellement de bactéries, même s’ils ne négligent pas, à l’occasion, quelques protozoaires, nématodes et champignons. Ils ingèrent la matière organique pour capturer les micro-organismes qu’elle accueille. Ce faisant, ils participent activement à la dégradation des débris végétaux et animaux, qu’ils broient et qu’ils transportent dans des couches plus profondes du sous-sol. On estime que sans les vers de terre, une litière de feuilles qui se dégrade en quelques mois mettrait de 1 à 2 ans pour être décomposée.

Epandeurs d’engrais

Les lombrics projettent dans le sol une lèvre allongée, le prostomium, ainsi que leur pharynx. En se rétractant, ces organes permettent à la matière organique de pénétrer dans le corps du ver. Les particules, mouillées de salive, sont alors grossièrement broyées. Elles sont ensuite stockées dans le jabot, puis dirigées vers le gésier. Celui-ci, partiellement rempli de sable et d’autres particules minérales, est un muscle puissant, qui se rétracte et se relâche, hachant finement les particules organiques. Après avoir été arrosées de carbonate de calcium liquide, celles-ci sont libérées dans l’intestin où vivent des bactéries. Les enzymes microbiens libèrent les nutriments qui passent à travers la paroi de l’intestin pour rejoindre le flux sanguin. Tout ce qui reste, les particules de terre liées à l’humus (grâce au carbonate de calcium), les éléments minéraux ainsi que plusieurs micro-organismes rescapés de la digestion, sont des déchets qui sont alors évacués. Il s’agit des fameux turricules, les « tortillons » des vers de terre. L’analyse des turricules montre leur grande richesse, comparée à celle d’une terre qui ne serait pas passée par la digestion des vers de terre.

On comptabilise ainsi : • 50 % d’humus en plus ; • 10 fois plus de potasse ; • 7 fois plus de phosphore ; • 5 fois plus d’azote ; • 3 fois plus de magnésium ; • 1,5 fois plus de calcium. Quand on sait que les vers de terre peuvent produire 10 à 15 tonnes de turricules par hectare et par an, on réalise leur importance pour la fertilité du sol.

Inlassables mineurs

Les lombrics font de nombreux allers-retours entre la surface, où ils vont chasser les bactéries, et les profondeurs du sol où ils vont rechercher les particules minérales nécessaires pour le fonctionnement de leur gésier. Ce faisant, ils creusent des galeries (ils peuvent déplacer des particules faisant jusqu’à 6 fois leur poids), qu’ils remplissent plus ou moins de turricules. Une aubaine pour les racines qui trouvent ainsi un cheminement tout tracé. Sans compter que certains vers se déplacent horizontalement, participant à un gigantesque réseau de galeries dans le sol. Grâce à ces galeries, la porosité du sol est améliorée, mais aussi la circulation de l’eau et de l’air. Les lombrics déplaceraient ainsi 36 tonnes de terre par hectare et par an !

Taxi drivers

Par leur intense circulation dans le sol, et en tous sens, les vers de terre diffusent la matière organique et leurs turricules enrichissants. Ils transportent aussi les micro-organismes (qui sont collés à leur corps ou qui résistent à la digestion) d’un endroit à un autre : un avantage non négligeable pour les bactéries qui ont une mobilité réduite.

Victimes collatérales

Quel est le principal ennemi des vers de terre ? Pas réellement les oiseaux, ni les quelques poules qui ne les mangent que ponctuellement. Le fléau du lombric est bel et bien le jardinier. Celui qui utilise des pesticides et des engrais chimiques qui s’avèrent irritants ou toxiques pour les vers de terre. Et, surtout, celui qui bêche ou pire encore : qui passe le motoculteur. Un engin de destruction massive qui détruit les œufs de nos bestioles (oui, le ver de terre pond !), qui défait les galeries, et qui tue les lombrics en les sectionnant

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Engrais ou amendement ?

Chacun possède une définition bien précise. Les engrais sont des produits qui ont une composition en azote (N), phosphore (P), potassium (K) supérieure à 3 %. Leur nature d’engrais est signalée sur leur emballage par la mention NFU 42-001. Ils peuvent être issus de la chimie de synthèse... ou être d’origine naturelle : extraction de carrière comme la dolomie, résidus organiques comme le guano, la vinasse de betterave… Cette définition montre, par exemple, que le purin d’ortie n’est pas un engrais car il ne contient pas suffisamment d’éléments fertilisants.  Les amendements, organiques ou minéraux, sont désignés par la mention NFU 44-051 sur leur emballage. Ils ne sont pas destinés à nourrir les plantes ni même le sol mais à AMELIORER la nature de la terre : alléger les terrains argileux, baisser l’acidité… Les amendements organiques, comme les fumiers bien décomposés permettent de maintenir et d’augmenter le taux d’humus du sol.

 

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Bouses, crottins et fumiers : ne les utilisez jamais frais

À une époque où les élevages étaient présents dans toutes les campagnes (et dans les villes où la circulation était hippomobile), le fumier, ce mélange de paille et de déjections, était un amendement fertilisant (une "fumure") le plus employé dans les champs et les jardins. Si vous avez la possibilité de récupérer du fumier frais qu'en faire ? Quand et comment l’appliquer sur le sol ? Une règle s’impose : le fumier ne s'emploie jamais frais ! Et encore moins en automne hiver. Le fumier est en effet un mélange de paille très riche en carbone et d'excréments et d'urine très riche en azote. Déposés sur un sol froid, alors que les acteurs de la décomposition sont au repos et qu'aucune racine ne peut intervenir, l'azote ne peut être retenu par la terre et il est entrainé vers les nappes phréatiques. Il s'agit de la "pollution aux nitrates". Sans cette source d'azote, au printemps la paille restante prendra bien du temps à se décomposer. Sans compter que les bactéries à l'œuvre, risquent de prélever ce précieux élément minéral dans le sol et ce au détriment des plantes, créant ce que l'on nomme "la faim d'azote", alors s’enfouissent jamais. Si vous avez accès à du fumier frais il est impératif de le mettre en tas afin qu'il puisse composter. Les bactéries thermophiles alors à l'œuvre vont faire rapidement monter la chaleur de ce tas. Ce qui est très visible en hiver, ce tas fume... d'où son nom de "fumier".

 

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Favoriser le compostage de surface

Pour reproduire les mécanismes naturels de la décomposition de la litière, il suffit de verser les déchets de la cuisine et du jardin, non pas sur un tas mais sur le sol, entre les légumes.  Je vous l’accorde, il faut une grande tolérance pour accepter l’aspect visuel d’un méli-mélo d’épluchures, coquilles d’œufs, marc de café et nouilles s’étalant entre les carottes et les laitues. Si vous possédez un broyeur, vous pouvez passer dedans le contenu de votre poubelle à compost : le mélange qui en sort, homogène, n’est pas si laid. Ou bien vous pouvez camoufler le compostage de surface sous un paillage : tontes, fougères…

 

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Tous les déchets sont-ils bons à mettre dans le compost ?

Il faut éviter de glisser dans le compost toutes les matières synthétiques, non biodégradables. Les papiers et cartons imprimés y ont aujourd'hui leur place, l’encre qui autrefois pouvaient contenir des métaux lourds étant depuis de nombreuses années interdite. Les déchets de taille des thuyas, contenant de la thuyone, une substance antigerminative, sont également déconseillés en compostage. En déchetterie on peut toutefois trouver un compost à base de taille de thuya tout à fait utilisable. Les rameaux sont en effet compostés en tas immenses, mécaniquement retournés, montant très fort en température. Des conditions que l’on n’obtient peut-être pas toujours lorsque l’on fait un compost familial. Les pommes et fruits pourris, les feuilles malades ? Allez-y, la chaleur dégagée par la fermentation détruira les germes pathogènes. Et quand bien même vous douteriez de cet assainissement, soyez assuré que les spores de la moniliose des pommes n’ont aucun impact sur les plantes potagères, pas plus que les germes d'oïdium des courgettes n'ont d'effet sur d'autres plantes. Les maladies se spécialisent : elles n'attaquent qu'un végétal ou, au pire, une famille botanique.
 

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Engrais verts…spontanés

Et si nous jetions un autre regard sur les adventices, ces « mauvaises herbes » qui nous exaspèrent souvent en poussant au milieu des légumes ? En effet, elles pourraient être considérées comme des engrais verts, occupant l’espace pendant leur développement, à couper pendant leur floraison pour les laisser se décomposer sur le sol qu’elles couvrent alors. Bien sûr, on ne parle pas ici des vivaces et problématiques chardon, chiendent, potentille et autres renoncules, mais des mourons, véroniques… Des adventices annuelles qui étalent sur le sol un feuillage léger et qui sont très faciles à arracher avant qu’elles ne montent à graines. Certains pensent même que ces plantes spontanées « réparent » le sol en lui apportant des éléments nutritifs qui lui font défaut, en le restructurant, en atténuant les effets d’accidents climatiques…

 

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Un engrais vert inattendu  

Dans le "potager des cultures associées" de Gertrud Franck (responsable d'un parc maraîcher durant l'entre-deux guerres), la vedette des engrais verts est incontestablement l’épinard. C’est lui qui occupe, au démarrage du potager, toutes les interlignes, ces « passe-pieds » qui permettent de circuler entre les légumes. Plante compagne, il favorise la croissance des végétaux qu’il côtoie grâce à ses racines qui émettent, entre autres, de la saponine et de l’acide oxalique. En utilisant ses différentes variétés (« d’hiver » ou « d’été »), on peut semer l’épinard durant toute la belle saison dans le potager. Sa croissance rapide (deux à trois mois) en fait un parfait précédent cultural et, coupé, il se décompose très vite. Sans compter que rien n’empêche le jardinier gourmand de consommer ses feuilles !

 

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De la nécessité de la rotation  

La rotation est l’une des bases du jardinage et, au-delà, de l’agriculture. Effectivement, si l’on considère qu’une culture (é)puise certains éléments minéraux du sol (qu’elle ne peut restituer puisqu’on la récolte), on comprend parfaitement la nécessité de la faire suivre par une plante ayant des besoins nutritionnels différents. Ainsi nous conseille-t-on d’alterner les légumes « gourmands » en compost avec des cultures sans exigence. Ce qui, entre parenthèses, ne facilite pas les associations de plantes sur une même ligne. Mais si l’on considère que le végétal ne « pompe » pas sa nourriture dans le sol : tout change ! Il n’y a concurrence que lorsque plusieurs individus se partagent une ressource limitée. Or, le sol est une réserve perpétuellement renouvelée par la vie que favorisent les racines des plantes qu’on y cultive. Puisqu’elles laissent, après la cueillette, une biomasse microbienne riche en éléments minéraux. Les légumes n’ont donc pas à entrer en compétition pour accéder aux nutriments. Et la rotation n’apparaît plus comme indispensable.

 

Guylaine Goulfier, extraits "Révolution au potager", Rustica éditions, 2012

avec l'aimable autorisation de Guylaine Goulfier 2024

 

 

6 - Veragrow Humus, biostimulants et lombricompost 

              Biostimulants agricoles - Veragrow :  biostimulants fabriqués à partir de lombricompost.

              Avec l'aimable autorisation de VERAGROW.

            Site de production : 1 voie des Vendaises 27100 Val-de-Reuil Parc d’activités du Vauvray France

 

Humus et lombricompostage Veragrow, made in France Comment venir à parler de Veragrow ? Tout d’abord on a lu Gaspard Koenig : Humus On a ensuite vu un reportage d’Hugo Clément « sur le front » diffusé par France TV. On a vu ainsi l’expérience de lombricompostage non loin de Rouen On a cherché ces acteurs de la transition agro-écologie Et nous voici au contact d’Alexande Bocage et de Veragrow Nous remercions Veragrow pour leur réactivité et la transmission iconographique et textuelle que nous avons le plaisir de diffuser ici, avec leur aimable autorisation.

Pascal et Roselyne, mars 2024

Tout est parti d’une connivence d’ingénierie, d’un intérêt commun pour devenir acteur de la transition agro-écologique et d’un prototype de lombricomposteur : naissance d’un biostimulants grâce à la flore intestinale du ver de terre.

 

 

Crédit images©VERAGROW 2024

Qu’est ce que le lombricompostage ?

"Le lombricompostage est une méthode de compostage qui utilise des vers de terre pour transformer les déchets organiques en un compost riche en nutriments. Cette technique a de nombreux avantages pour l’agriculture et est de plus en plus utilisée par les agriculteurs pour améliorer la qualité de leurs sols. En plus de produire un compost de haute qualité, le lombricompostage est également plus écologique que d’autres méthodes de compostage. Les déchets organiques générés par les fermes et les jardins peuvent être utilisés pour nourrir les vers de terre, qui les transforment ensuite en lombricompost. Cette pratique émet moins de gaz à effet de serre que le compostage classique et le lombricompost générés possèdent des performances agronomiques plus efficaces qu’un compost classique.

A Veragrow, nous produisons du lombricompost de très haute qualité par une méthode de lombricompostage optimale unique en France permettant de transformer des déchets organiques (fumier équin, marc de café, drèche de bière) en lombricompost aux milles vertus agronomiques. Le lombricompost permet d’améliorer la biodiversité et la qualité des sols, de même qu’il améliore la qualité des cultures et leur résilience face aux stress rencontrés. Le lombricompost Le lombricompost est une matière exceptionnellement riche formée par la dégradation de la matière organique par les vers de terre et les microorganismes de leur système digestif. L’association de ces deux facteurs permet de créer une matière très riche en substances humiques (acides humiques et fulviques) et en autres composés biostimulants tels que des hormones végétales. Par ailleurs, les microorganismes associés aux vers de terre se retrouvent dans le lombricompost et sont connus pour leurs capacités à stimuler les cultures, on parle de PGPR (bactéries symbiotiques de la rhizosphère)."

In : https://veragrow.fr/nos-activites/

Crédit images©VERAGROW 2024

 Christophe Jean-Damien

La bouse : historique, importance et écosystème. Thèse d'exercice, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT, 2004. 

 

Goulfier Guylaine

Extraits du pdf transmis par l’auteure. Révolution au potager, Manifeste pour une nouvelle approche du jardin, Rustica Editions, 2012 - accessible sur demande auprès de l'auteure : ohunjardin@gmail.com

 

 koenig  Gaspard

Gaspard Kœnig, Humus, Editions de l’Observatoire / Humensis, Paris, 2023.

 Denis Langlois et R. Tougard

Le manoir du Fay et son jardin biologique, autoédition : Association A.N.E.T.H., Yvetot, fin des années 90.

 M. Leperchey  

        Biographie de Maurice Leperchey, Levaillant Pascal et M. &D. Bazire, 2024.

Bimestriel n°1, Mars-Avril 1984, Editions Terre Vivante, Paris, 1980, p.51

Roger Jean-Marie

      Revue « les quatre saisons » du jardinage. Bimestriel, Editions Terre Vivante, Paris.

 

 

 

 

 

 

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